“La vérité que nous découvrons dans la méditation ne se démontre pas, elle s’éprouve.” – Fabrice Midal
Le vocable « tolérance » m’a toujours mise un peu mal à l’aise comme une patate trop chaude que je ne saurais pas très bien comment déplacer sans me brûler les doigts ! S’y immisce aussi un pincement au cœur comme un malaise, une sorte de tristesse profonde et de regret.
Pourtant aujourd’hui ce « concept » est porté aux nues, rien ne semble plus beau, plus généreux, plus intelligent que la tolérance..
La tolérance, du latin tolerare (supporter) indiquerait la capacité à permettre, laisser dire ou respecter ce que l’on ne pense pas ou ne croît pas soi-même, ou même que l’on désapprouve, autrement dit, ce que l’on pourrait refuser ou rejeter Du point de vue moral, la tolérance est reconnue comme une vertu qui nous inciterait à respecter ce que l’on n’accepterait pas naturellement car en opposition, par exemple, avec nos propres croyances ou convictions.
Selon John Locke, qui a semble-t-il beaucoup réfléchi et théorisé sur ce sujet, la tolérance signifierait « cesser de combattre ce qu’on ne peut changer ».
Il y a dans cette notion de tolérance une vision morale dualiste en relation avec ce qui est bien et ce qui est mal. On s’abstiendrait alors de lutter ou d’empêcher le mal aux noms d’idéaux ou d’intérêts plus élevés. Car “La tolérance s’exerce lorsqu’on reconnaît qu’une chose est un mal, mais que combattre ce mal engendrerait un mal encore plus grand.”
Oui, peut-être, mais encore !?
Et voici que l’autre jour en lisant un petit livre tout blanc d’Henri Gougaud sur les Cathares, je trouvais ce court texte qui résume assez bien mon sentiment vis à vis de cette question.
Je vous le livre.
« Je ne me veux pas tolérant. Qui tolère admet, certes, mais à contre cœur. Il n’y a pas dans ce mot le moindre grain d’accueil. J’aime mieux m’efforcer à un constant état de veille, ouvrir tous les matins portes et fenêtres dans ma bulle, et désirer sans fin une lumière neuve, un oiseau messager, quelque chose à laquelle je n’avais pas pensé.
Trouver, j’aime cela, mais dire sans cesse à l’inconnu : « Donne moi plus encore », car la vraie mort est là, dans l’immobilité des certitudes.
« Si tu crois avoir trouvé Dieu, jette-le. Ce n’est pas Dieu », disent les maitres soufis. »
En fait, il y a dans l’idée de tolérance une absence de cœur qui me glace, nous avons aujourd’hui un besoin déchirant de valeurs qui rassemblent, qui ouvrent, qui élèvent, enveloppent et soutiennent et je ne suis pour ma part pas sûre du tout que cet « outil » là nous y aide !?
En cette rentrée 2015 qui se profile, je vous souhaite beaucoup, beaucoup d’hospitalité, d’amour, de douceur, de tendresse, de partage et de joie..
0 commentaires