“Cherche la réponse en ce même lieu d’où t’est venu la question.”
Djalâl – Od Rûmi
Voici venu le temps de l’automne et de ses ors ! L’automne et le printemps sont deux saisons merveilleuses, à mi-chemin chacune de la course du « Soleil roi », ils sont à eux deux le plus fabuleux et fascinant festival de couleurs, de parfums et de lumières que la Nature nous offre chaque année dans sa grande générosité et créativité.
L’un signe dans l’allégresse, la (re)naissance du vivant et tout particulièrement du monde végétal et l’autre son couronnement majestueux, sa mort alchimique qui préfigure sa prochaine naissance. Cette alternance ponctuée par l’été et l’hiver qui sont comme l’aboutissement de l’un et de l’autre, berce nos jours et rythme et enchante nos années cycliques.
Tandis que la munificence chromatique se déploie dans toute sa splendeur, j’ai dévoré un petit livre de Frédéric Lenoir tout à fait passionnant ; “Le Christ philosophe”..
Évidemment une objection s’élève, mais le Christ est un maître spirituel, pas un philosophe ?!
Et c’est là un des points très intéressant de ce petit essai très dense et documenté.. Si l’on part de l’idée que Jésus est l’initiateur du christianisme et que c’est bien son message (message d’amour, de respect et de liberté) qui est transmis par les évangiles et les églises chrétiennes, comment se fait-il que nous en soyons arrivés, surtout à partir du 4ème siècle quand le christianisme devient religion officielle, à un dogme intransigeant et assassin qui aboutira aux croisades, aux guerres de religions et surtout à l’Inquisition, où cette violence et cette surenchère d’indifférence et de cruauté se sont exercées contre ses propres membres ! Fait unique dans l’histoire des religions pourtant constellée d’horreurs, de souffrances et de sang, c’est la seule église qui a torturé ses propres enfants au nom de l’amour et de la foi ! C’est à dire une inversion radicale des valeurs initiales du christianisme Toutes les autres « guerres de religions » ont opposé des églises qui se sont affrontées au nom de leurs croyances et de leurs dogmes et ont exercé leurs folies meurtrières sur l’Autre, celui qui ne pense pas comme nous, celui qui est dans l’erreur. Ce qui reste tout aussi affligeant et horrifiant..
La proposition que fait Frédéric Lenoir à partir de cette triste constatation est que la « bonne nouvelle » que transmet les évangiles, n’ayant pas réussi à fleurir au sein des églises chrétiennes « obscurcies par l’institution ecclésiale », a trouvé un autre chemin pour irriguer nos cultures judéo-chrétiennes et ce chemin c’est d’abord celui des penseurs de la Renaissance et des Lumières qui fonderont l’humanisme moderne. Et bien que cet idéal ait lui aussi amené sa part d’intolérance, de violence et de sauvagerie la Révolution française est une période terrible de notre histoire , je trouve pour ma part cette idée très réjouissante ; et quoi qu’aujourd’hui de nombreux historiens remettent en question la fidélité des évangiles vis à vis du discours et de la personne de Jésus, il n’en reste pas moins que le message qu’en auraient retenu les siècles est celui de la liberté, de l’égalité et de la fraternité !
Prenez soin de vous et de la beauté du monde !
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