« La contemplation est une conscience qui fait corps avec les nécessités de l’heure et s’ouvre à la dimension sacré de l’instant. » Luc Bigé

Contempler : « Con templer » se lit « avec (con) le temple » ou encore plus profondément « avec le temps ».

En ces derniers jours de l’année 2015 alors que bientôt nous fêterons la renaissance de la lumière, je vous invite au pays des oiseaux du ciel dont la grâce et la vivacité éclairent de couleurs, de chants et de froufrous d’ailes les quelques heures de jour que nous arrachons à la nuit.

Pour leur rendre hommage je vous convie à partager « la langue des oiseaux » chers aux alchimistes et aux poètes..

Mais avant, que vous soyez sensible ou non au monde animal et aux merveilleuses créatures qui le compose, je suis heureuse de vous offrir cette magnifique lettre/message de Caroline Leroux qu’elle même a reçu du règne animal.

«  Bonjour chers amis des animaux,

En cette période de fin d’année, j’ai suivi mon intuition et je me suis adressée au Deva des Animaux pour savoir quel message il avait à transmettre aux humains.

Voici ce que j’ai reçu :

« JE SUIS le Deva des Animaux, celui qui orchestre et voit l’ensemble des schémas énergétiques propres aux animaux. Salutations! Plusieurs d’entres vous savez que votre monde reçoit, depuis de nombreuses années, des énergies de transformations très puissantes qui affectent surtout l’ADN, le système nerveux, le cerveau et le système immunitaire. Nous aimerions gentiment vous rappeler que tous les animaux et encore plus ceux qui ont choisi d’être près des humains (domestiques), reçoivent ces mêmes énergies! Comme les animaux sont des êtres de transmutation, cela fait en sorte qu’ils se sentent parfois submergés par toutes ces énergies qui descendent sur la terre. Pour les animaux domestiques, ces énergies viennent EN PLUS des dynamiques et des projections de leurs compagnons humains. Cela peut se traduire par de la maladie, des comportements bizarres, de l’anxiété, la sensation que votre animal vieillit plus vite et des départs vers l’Autre monde.. Amis humains, ne tombez pas dans un sentiment d’impuissance ou de pitié face à ceci.

Voici ce que nous vous suggérons, pour le plus grand bien des animaux :

1. Soyez conscients que ceci se passe ET que les animaux ont choisi de faire ce travail. La conscience change votre regard et votre dynamique avec vos animaux compagnons. Remerciez-­les régulièrement pour leur travail de transmutation. Conscience et Gratitude..
2. Donnez-­leur accès à la nature LE PLUS SOUVENT POSSIBLE ­ Les énergies telluriques SONT, sans conteste, les meilleurs vecteurs de santé, d’équilibre, de joie et de guérison pour les animaux. Si ce n’est pas possible qu’ils aillent dehors, voyez à leur faire des soins en énergie pour palier à ceci.
3. Prenez des temps de REPOS avec vos animaux compagnons ­ Méditez avec eux, faites une sieste en leur compagnie ou placez-­vous en ALPHA en respirant en continu pour être AVEC EUX, au moment présent, en contemplation de l’Amour qui vous unit.
4. Et finalement, comme les énergies lumineuses déplacent les énergies plus lourdes, plus sombres qui remontent à la surface de votre conscience comme des pensées (mémoires) et émotions ‘difficiles’, nous vous suggérons de bien vous occuper de vous, amis humains, de vous centrer, de recevoir les soins dont vous avez besoin. Nous vous suggérons aussi de faire le nettoyage énergétique de votre lieu d’habitation et de faire le tri, de donner ce que vous ne vous voulez plus, chez vous.. Cela allégera vos vies !

Avec ces conseils, vous serez à même de participer au bien­être de vos animaux et au vôtre.. intrinsèquement reliés. Soyez en paix, soyez présents, soyez de bons gardiens pour vos compagnons du règne animal, en mission d’Amour auprès de vous. »

Nous voici maintenant partis pour une croisière au pays de la langue des oiseaux ! Et pourquoi pas en ce début d’année 2016 qui incite à s’ouvrir à de nouveaux horizons, commencer par un hommage au féminin !

Femme : La F’âme maintient la présence du feu de l’âme, ce que dit aussi la « dame » ou « d’Âme » : la gestation et la protection de l’âme. La langue des oiseaux nous rappelle que la femme est la gardienne du feu de l’âme, ce que les anciens grecs manifestaient symboliquement avec leurs vestales, ces vierges gardiennes du feu sacré. Plus littéralement encore il s’agit du feu vital (F) manifesté dans une personne (E) pour sa mise en matrice (M) et la naissance d’une nouvelle identité (ME). Sa fonction est bien sûr d’enfanter, mais aussi de donner naissance à elle­-même en ouvrant ainsi le chemin de la transformation intérieure. Cela n’est pas réservé à la femme biologique, mais implique que tout homme qui désire entrer dans le processus de transformation de lui­-même devrait « se faire femme », c’est à dire développer et intégrer sa dimension féminine. »

Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer deux autres vocables qui résonne avec nos pratiques (si j’ose dire !)..

Voir : Voir ce n’est pas regarder, puisque ce dernier est « re­garder », l’action de garder à nouveau par l’observation et la création d’une photothèque intime qui conserve les souvenirs des instants révolus gardés précieusement au fond des archives de notre mémoire. Voir, c’est bien autre chose puisque ce mot commence par le V annonciateur des bouleversements intérieurs, puisqu’il dessine par sa graphie l’image de la déesse ­Oiseau que révérait déjà la civilisation paléolithique. Dans « v­ o­i­r » il y a le fait de se laisser transformer par l’ouïr (oir), par ce qui est entendu. Curieux paradoxe que rapportait déjà la mythologie grecque puisque le voyant est celui qui s’est fait nettoyer les oreilles par la langue du serpent, par la force de vie. Ce voir là qui bouscule l’être et lui demande d’ouvrir grand son entendement ne peut qu’être celui du regard intérieur, celui qui, justement ne garde pas, celui qui se contente de laisser filer les images qui surgissent sans jamais les saisir. Car « a­ voir » est privatif de voir. Littéralement il s’agit de sa capacité à recevoir l’invisible (V) en provenance d’en haut (O) puis de le laisser se répandre (O, eau) jusqu’à ce qu’il diffuse dans toutes les directions (R) la présence de sa vérité (I). Ici, « voir » est une opération intérieure qui s’oppose au fait de « regarder ». Il s’agit de tourner sa conscience vers le haut et de se laisser dynamiser par la semence de sens qui descend comme une flamme, comme un I. Auparavant il sera essentiel d’avoir débouché ses oreilles, de s’être libéré de ce qui est « entendu » et même « sous­-entendu », de ce qui crée des tensions (tendu) en nous du fait de toute les informations reçues.

Vie : C’est un processus d’apprivoisement et de structuration de l’illimité. En effet le V est la matrice qui reçoit les oiseaux du ciel, ces pensées de dieu. Puis le I crée un lien entre le ciel et la terre, un perchoir pour l’oiseau en quelque sorte. Enfin le E manifeste ce lien dans une forme biologique qui arbore trois qualités : solidité physique, sensibilité affective et habileté pratique. Donc la vie consiste à accueillir l’oiseau « pensée de dieu », à accepter que celui-­ci nous bouscule jusqu’à ce qu’il se pose quelque part dans la conscience et dans le corps qui seront, en retour, renouvelés.

Qu’est-ce que la langue des oiseaux ?

La langue des oiseaux n’est pas une langue à proprement parler, mais une façon d’entendre et de comprendre notre environnement à travers la musicalité des langues que nous parlons.

Je m’explique : nous avons coutume de nous parler avec notre langue natale, par exemple le français pour moi. La première intention que nous avons quand nous nous parlons est, le plus communément en tout cas, celle de se faire comprendre et de partager une idée ou de transmettre un message à un interlocuteur. Pour ce faire, la raison nous permet de nous exprimer et de comprendre l’idée que notre interlocuteur veut nous transmettre, à travers des codes comme la grammaire, un sujet qui désigne de quoi ou de qui on parle, etc..

La langue des oiseaux a en commun avec la communication « simple » le fait de transmettre des idées. Mais à la différence de la simple communication raisonnée celle-­ci fait appel à un autre de nos sens, à une autre écoute, celle des jeux de mots.

Sortis du carcan de la raison les mots deviennent ce que sont les nombres au chiffre, c’est­-à-­dire qu’ils deviennent multiples, un mot peut donc contenir plusieurs mots;
Si je vous dis: « les apparences », nous sommes face à un mot qui désigne une définition que l’on trouve dans tous les dictionnaires. Mais si je vous dis que l’on peut y entendre au moins deux mots qu’entendriez­-vous ?

Dites-­le à voix haute et lentement, un des objectifs de la langue des oiseaux est une forme d’ouverture d’esprit. Vous avez trouvé ?

« Les apparences » peut s’entendre : « Les appas rances ». Cette écoute du mot me fait souvent rire, nous aurions pu entendre ce mot d’une autre façon, aucune logique d’écriture ne peut nous amener à justifier ce sens au mot « apparence », mais aucune règle d’écriture ne s’applique à l’oral.

Nous venons donc de découvrir un sens caché du mot « apparence », cela vous parle­-t-­il ? Personnellement oui, si être dans les apparences me fait user d’ « appas » pourris cela me rappelle de ne pas le faire ou de ne pas succomber aux apparences. Beaucoup d’interprétations sont alors possibles.

Cette façon d’entendre les mots n’est pas raisonnable, elle est musicale, sinon pourquoi s’appellerait-­elle la langue des oiseaux ? Les oiseaux communiquent en chantant, c’est donc l’attention aux sons plus qu’aux mots ou au sens des mots qui est importante.

D’autres exemples de mots: « lunettes » = lu nette; « bonheur » = à la bonne heure; « envies » = en vie (on est en vie tant qu’on a des envies); « s’amuser » = s’âme user = user son âme..

Ceci est le premier degré de la langue des oiseaux (on peut d’ailleurs ajouter que le mot oiseau est un des mots où il y a le plus de voyelles que l’on n’entend pas dans leurs sons originales sinon on entendrait ouiséo ou ouisEaU et non wazo).

La symbolique et l’alchimie

La dernière facette que nous verrons de la langue des oiseaux est celle de la symbolique, celle des contes et légendes, qui, grâce aux jeux de mots, nous permettent de comprendre un message caché à travers une symbolique partagé par les philosophes hermétiques.

Voici l’exemple d’un conte :

Au départ nous avons un héros = RO qui est l’anagramme d’OR, c’est donc un garçon ou une fille en or. L’or c’est l’eau de l’air ou la trinité corps + âme + esprit, car le O = le corps et l’esprit et le R = le souffle qui = alors le souffre ou l’animus (ce qui anime ­> [animus; corpus; spiritus = souffre; sel; mercure]).

Le héros vit souvent trois épreuves, c’est une voie initiatique qui l’amène à s’aligner et donc à devenir ROY, un roi avec un Y, car c’est ainsi qu’on écrivait le mot roi auparavant. Le Y signifiant « aligner » le héros est alors un initié. L’or devient roy, devient alors l’or philosophal, il est couronné, la lumière le traverse..

Misha Schrotter

Je finirai ce périple par un beau mot qui cache bien son jeu..

Équilibre : « équi­libre », le cheval (équidé) libre. L’équilibre suppose donc deux conditions : se sentir libre et vivre comme un cheval. Or ce dernier symbolise la spontanéité des élans. Le cheval est associé à Poséidon, le maître de l’océan vers quoi tout régresse, mais aussi la source de toute vie. Il est l’impétuosité du désir dans son pouvoir destructeur (Aganippé), moteur (Hippodamé) et inspirateur­ créateur (Pégase). Puisqu’il est l’emblème du dieu des eaux, il est fortement teinté d’émotionnel. Pourtant il court sur la terre : c’est un émotionnel qui cherche à se concrétiser dans la matière. Le cheval représente cette partie de notre inconscient qui ne demande qu’à être reconnu, à aller vers la lumière de la conscience. C’est l’instant de transcendance qui pousse tout individu à « voyager » au-­delà de ses limites et au­-delà du connu. N’est­-ce pas cela « la plus noble conquête de l’homme » ? Ainsi l’équilibre n’est nullement une recherche du « juste milieu », c’est le mouvement libre d’une personne affirmée (E initial) qui s’autorise à parcourir tous les mondes.

Bon et beau voyage sur les eaux de l’année 2016.. Prenez soin de vous et de la beauté du monde !

Les interprétations que vous pouvez savourer dans cette news sont extraites du livre de Luc Bigé « Petit dictionnaire en langue des oiseaux » aux Éditions de Janus.

Bonheur : « Bonne heure », car celui qui est en accord avec son temps vit dans la bonne heure, le bonheur. La question suivante sera de savoir de quel temps il s’agit. Une personne extravertie s’accordera au temps extérieur, celui des horloges et du progrès ; une personne introvertie écoutera son temps intime, ses rythmes biologiques et psychiques ; elle s’accordera au mouvement plus doux et plus lent de son évolution intérieure. Quoi qu’il en soit le bonheur consiste à vivre avec son temps, c’est à dire dans le présent. Alors les cadeaux ne cessent de nous combler puisque toute présence à soi au présent est.. un présent. »

Luc Bigé